Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/150

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_ 146 LIVRE V, CHAPITRE VIII _ . vérité, était encore éloigné de Rome 1, et l’homme alors le plus influent du Sénat était Marcus Bibulus, ce héros de la résistance passive, le plus hébété et le plus entêté de tous les consulaires 2. On n’avait donc pris les armes que pour les mettre bas, des que l’ennemi faisait mine de . touchcr au fourreau de l’épée. A peine a—t-on la nouvelle des conférences de Lucques, que tombe toute pensée d’opposition sérieuse; et la masse des timides, ou mieux ` l’immense majorité des sénateurs, se prosterne sous ce · ' joug, qu’à une heure malheureuse on a~tenté de secouer. · Du débat à l’ordre du jour sur la validité des lois ~ Juliennes, il n’est plus soufflé mot : César a—t-il levé des légions de son autorité, unsénatus-consulte décide que -· - le Trésor en défraiera la solde; et de même, au moment ` de.la répartition des prochaines provinces consulaires, la es tv, J.·c, majorité repousse (fin- de mai 698), la motion qui reti- . rerait au—Triumvir les deux Gaules, ou l’une d’elles, tout au . moins. Le corps sénatorial faisait publiquement amende honorable. Les sénateurs sc présentaient en secret, l’un après l’autre, et mortellement efïrayés de . leur témérité de la —veille;.ils demandaient la paix et promettaient obéissance absolue. Marcus Cicéron les · devança tous, trop tard repentant d’avoir trahi sa parole ‘ 66. ‘ Il n‘y était point encore·revenu, quand Cicéron, le 11 mars 698, parla pour Seslius (pro Sest., 28, 60), et quand le Sénat, à la suite des conférences de Lucques, délibéra au sujet des légions de César 66· (Plut. Cœs.. 21). Ce n'est qu'au commencement ile 699. que, pour la première fois, nous le voyons prendre une part active aux dis- cussions: or. comme il avait voyagé durant l'hiver (Plut. Cat., min.,, — 38), il faut conclure de la qu’il ne rentra dans Rome qu'a la lin de 66. · 698. Dès lors, il n'a pas pu, comme on l'a mal à propos inféré d'un · passage dÃAsconius (p. 35, 53), défendre Milon` au mois de février de cettemême année. ' [L. Calpurnius Bibulus, qui fut édile curule, préteur et consul ss, 62-. 69. dans les mêmes années que ésar (689.692.6%). On a vu quelle · opposition'il lui lit (Vl, pp. 373, 374). ll s’opposa aussi à l‘envoi de Pompée en Egypte (p. 138, n. 1). ll alla proconsul en Syrie, après' . le désastre de Crassus, où il s`attribua sur le Parthe les succès 4 remportés par Casslus (v. au chap. lX, infrâ). Eniin, pendant la , guerre civile,_ il ne sut pas empêcher César de passer en Grèce 49. 48. (705}, et mourut de maladie, devant Corcyre (706).] _