Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/267

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. ILERDA I - *263 ` filer six légions et sa cavalerie sur la grande voie romaine, par Narbonne et Rhode (Rosas), et devancait heureuse- ment l’ennemi. Quand Afranius·et Pétréius arrivèrent aux Pyrénées, déjà les Césariens les occupaient en force: la ligne était perdue pour eux •. Ils prirent alors position p,,,m0;, à Ilerda (Lérida), entre la chaîne au nord, et l’Ebre au dâ sud. Ilerda est à 4 milles [allem. = 8 lieues] du fleuve sur la rive'droite du Sicoris (la Ségre), l’un de ses ` affluents 2 la route [venant de·Tan·aco (Tarragone)] fran- ' chissait cet affluent sur un pont qui touchaitimmédiate- · ment à la ville. Au midi, les collines qui longent la rive . ` gauche de l’Eb1·e venaient mourir non loin des murs. » Mais au nord et des deux côtés du Sicoris s’étendait une belle plaine dominée par la l1auteur sur laquelle llerda se _ _ dressait. Pour une armée voulant se laisser ussiéger c’était là une position excellente : mais ayant couru trop' tard aux Pyrénées, et leur ligne perdue, il fallait —reporter au-delà de l’Ebre la défense véritable de l’Espagne. Or, comme entre la ville et le fleuve il n’y avait pas de forte- ` resse qui les reliàt;4 comme il n’y avait pas de pont sur le fleuve lui-même, la retraite de la position provisoire . ‘ [Les critiques militaires varient sur la route prise par l’avant- garde de César. Les uns (Guischardt, mémoires militaires, l, 28), ~ · pensent que Fabius, le lieutenant de César, suivit tout simplement la route ·du Col dc Pertuis, la route du trophée de Pompée (VI, p. 168), par Ruscino, Illioeris, Ficaria (Figucras), Girona, et Bar- cino (Barcelone), puis de là gagnant Tarragone, quitta la côte, et , tira sur llerda. par l’embranchement de la voie de l’ouest. -— Mais ce trajet était bien long, alors qu'il s'agissait d’une lutte de` vitesse · (adhibita cèleritate. B. civ. 1, 37), Gœler·(Guerrc civ. p. 95) · estime au contraire que les Césariens partis de Narbonne ·ont` remonté la vallée du Tel, et franchissant le col de Puycerda, sont immédiatement descendus dans la vallée de la Ségre, par la Sou _ d’Urgel, arrivant ainsi par la rive droite, au-dessus d’llerda. Napoléon, dans son Précis (ch. X), ne tranche pas la question. —· On sait peu de chose du lieutenant de César, Q. Fabius Maximus, qui commanda l’avant-garde. et assura par ses habiles dispositions le succès de la campagne. ll avait été poursuivi en 695, pour extor- 59 av. J.·C. sion en Macédoine (Cie. in'Vatin. H): à raison de ses services dans les Gaules et dans les deux guerres dîEspagne (Bell. Hisp. 2, _ M), César lui donna le triomphe et le consulat. Il mourut eu' sor- tant de charge.] ` _ . '