300 LIVRE V,'CHAPITRE X s’en retournaient à Brindes, il les fît tous brûler, corps, biens et équipages: ·puis,· il établit sur: toute la côte, de l'ile Sason (Saxsenojja Gorcyre, la surveillance la plus étroite, malgré la rigueur- de la saison, malgré la diffi- culté du ravitaillement de ses croiseurs, auxquels il fallait tout apporter- de Gorcyre, jusqu’au bois et à l’eau. ll ‘ · mourut bientôt, épuisé par tant de fatigues inaccoutu- mées 1. Libo, son successeur, parvint à- bloquer quel- L que temps le port de Brindes, jusqu’à ce qu’enlin—le manque d’eau le chassât lui-même de l’ilot placé au débou- ché du port, ou il s'étaitposté.·Impossible aux officiers de . César delui amener le second corps d’armée 2. Quant à lui, il n’avait pas pu s’emparer de Dyrrachium. Les messa- · _ gers de paix qu’il avait envoyés a Pompée avaient appris et , celui-ci les préparatifs de_son adversaire,- et sa descente ‘ ` prochaine sur la côte de l’Epire 3. Accourant à marches forcées, il avait pu se jeter encore a temps dans l’impor- . tante place d’armes. La position de César devenait critique. Quoiqu’il sfétendit en Epire aussi loin que le lui permettait l’exiguité de ses forces, ses subsistances _ n’étaient ni faciles ni assurées, pendant que les Pom- ' péiens, en possession des magasins de Dyrrachium et maitres de la mer, avaient toutes choses en abondance. A la téte de quelque 20,000 au plus, comment offrir le combat a une armée du double supérieure? César dut . . s’estimer heureux d'av0ir allairea un antagoniste métho- dique, comme était Pompée. Gelui~ci, au lieu d’en venir aux `mains sans tarder, avait planté,son camp d’hiver sur la rive droite de l’Aps0s [Bemtmo], entre Dyrracbium et Apollonie. Là, ayant César en face de lui sur la rive ` · gauche, il attendait le printemps, comptant l’écraser ' alors sous le poids irrésistible de ses forces, augmentées .‘ [B. c. 3, 7-8, et 18.] · • B. c. 3.23-24.] · ° [César tit- de nouveau plusieurs tentatives de paix. — B. c. 3: 10, 11, 19.]
