Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/305

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‘ ‘ PHARSALE · 301 des légions qui arrivaient de Pergame. Les mois se passaient. S'il laissait ·labelle saison s’ouvrir,· s’il recevait enfin les ·puissants renforts attendus, et. retrouvait le libre usage de sa Hotte, la position de César n’ayant point ’ changé, celui-ci semblait voué à_·la destruction, empri- sonné —qu’il était avec sa petite armée dans les rochers ‘ A de l’Epîre, entre les innombrables navires de l’ennemi, et sa grosse armée de· terre. Déjà l’hiver tirait à sa iin. On n’avait plus d’espoir que dans les transports: com- _ ment, sans témérité folle, tenter de forcer les lignes du blocus, soit les armes a la main, soit à l’aide de la ruse? · Et pourtant, après l’audace inouie du premier débar- quement, une seconde et pareille audace était devenue ` nécessité. César, mieux que personne, sentait quel jeu désespéré il jouait. Un jour, dit-on, il voulut, impatient des retards de sa flotte, retraverser la mer, tout seul, dans une barque de pêcheur, et s’en aller chercher son monde à Brindes. Entreprise insensée, qu’il aurait aban- _ donnée faute d’un nautonnier! i · ` Quoi qu’il en soit, il n’était pas besoin qu’il se montrât Antoine arrive en Italie. Le fidèle lieutenant qu’il y avait laissé, Marc ‘ °" Em' Antoine, n’hésita pas à dégager et sauver son chef .à tout . · prix. Les transports quittèrent une seconde fois le portde Brindes, portant A légions, 800 cavaliers, et par~une heureuse fortune, fuyant devant un vent violent du sud, ‘ elles déiilèrent devant les galères de Libon. Mais, en _ v même _temps qu’il -protégeait l’escadre, le vent l’empê- chait·d’aborder, commeelle en avait l’ordre, sur la côte _ d’Apollonie : elle passa en vue des camps de César et de Pompée, et gouverna, au nord de Dyrrachium, sur a • [Plut. Gœs. 38. — Dio Cass. L1, 46. - App. B. c. 2, 57. — Lucan. 5, 500-677. — Flor. L, 3. —- Apres avoir avec peine franchi la barre de l'Aps0s, voyant le nautonnier épuisé de fatigue, et ef« ` frayé par les vagues et la tempête — « Que crains-lu, ¤ lui aurait-il dit: u tu portes César et sa fortune! n — Je crois à la tentative · téméraire : je ne crois pas au mot. ll sent son rhéteur. Bon gré malgré, il fallut bientôt revenir à la côte.]_ `