Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/318

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Bti LIVRE V, CHAPITRE X même su poursuivre l’ennemi, qu'il faut se tenir prêt à attaquer en Thessalie une armée refaite, réorganisée et · ravitaillée, et qu’il n’est point sans danger, quittant la cote, de renoncer à l’appui de la flotte, pour aller chercher l’adversaire sur le champ de bataille qu’il a choisi. Il est décidé qu’à tout prix l’on en viendra aux mains : on ira donc à César au plus vite, et par le meilleur chemin pos- ' sible. Caton commande à Dyrrachium, où on lui a laissé 48 cohortes; à Corcyre, où 300 navires sont à l’ancre. ' Quant à Pompée et Scipion, le premier, ce semble, filent sur la chaussée égnatienne, jusqu’à Pella, puis tournant à droite, par le grand chemin du sud, le second revenant · de l’Haliacmon sur les passes de l’0lyrnpe, ils se rejoi- 1;,,,,,,],,, gnent dans les campagnes du Bas-Penée, à Larissa. César “ P“°"‘“°· était campé plus au midi, dans la plaine qui s’étend entre les collines des Cynoscéphales et le mont Othrys, et que sillonnent les affluents du Pénée. Il les attendait sous Plzarsale, ville située sur la rive gauche de l’un de ces cours d’eau, l’Enqoéos. Pompée y vint aussi dresser son campsur la rive droite en face, au pied des contre- forts dcs Cynoscéphales 1. _ ' ‘ C’est 'chose difficile que de déterminer exactement le champ de ` bataille. Appien (2, 75) est précis : il le place entre Néo-Pharsalos et l'Enipée. Des deux seuls cours d’eau de quelque importance que l’on rencontre sur les lieux, et qui assurément représententl’Apidanos · et l’Enipée des anciens (le Sofadhiliko et le Fersalili), l’un sort des monts de Thaumacœ (Dhomow) et des hauteurs Dolopiennes, l’autre descend de l’0lhrys, et coule devant Fersala. Or, comme Strabon . (9. p. 432) enseigne aussi que l’Énipée vient de lf0thrys, il en faut · conclure à bon drqit avec Leake (Northern Greece 4. 320), que le Fersaliti est bien l'Enipée. Par contre, Gœler est dans l’erreur quand il prend le Fersaliti pour l'Apidanos. Toutes les indications fournies par les Anciens concordent d’ailleurs en faveur de notre opinion. · Seulement il faut tenir avec Leake que la rivière formée _par les deux eaux après leur confluent, et qui de la va tomber dans le 4 Pénée, gardait chez_les Anciens le nom d'Apidanos, comme aujour- d’hui elle' porte celui du Sofadhitiko, dénomination naturelle apres tout, car le Fersaliti est souvent à sec, le Sofadhitiko ne- tarit , jamais (Leake, 4, 321). C’est donc entre Fersala et le Fersaliti, qu'était située Palœo-Pharsalos, dïoù la bataille a tiré son nom. . onc encore, elle s'est livrée sur la, rive gauche, les Pompéiens appuyant leur droite au Fersaliti, et ayantleur front tourné vers