Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/324

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morts ou blessés sur le terrain, tandis que les Césariens avaient a peine perdu 200 hommes. Pour le reste, 20,000 au moins, il mit bas les armes le lendemain matin. Bien peu, et parmi ceux-ci les principaux officiers, cherchèrent un refuge dans la montagne : des onze aigles de l’ennemi, il en fut rapporté neuf à César. Quant à lui, de même qu’avant le combat, il avait invité les siens à épargner leurs concitoyens dans leurs adversaires, de même il ne traite pas ses prisonniers comme avaient fait Bibulus et Labiénus : pourtant, dans une certaine mesure, il crut qu’il était besoin de se montrer sévère. Les simples soldats, il les enrôla dans son armée : les gens de meilleure condition subirent l’amende et la confiscation : les sénateurs et les chevaliers de marque furent mis à mort, sauf de rares exceptions. Les temps de l’indulgence étaient passés : à la laisser se prolonger, la guerre civile grandissait en atrocité irréconciliable 1.

Il s’écoula quelque temps, avant que les résultats de la bataille du 9 août 706 se manifestassent complètement. Ce dont il n’y avait point à douter, tout d’abord, c’était de voir passer a Cesar, quiconque, parmi les adhérents de Pompée, n’avait en lui cherché que le plus fort. La défaite était si décisive, que tous coururent au vainqueur, tous, hormis ceux qui, par volonté ou par devoir, luttaient encore, même pour une cause perdue. Les rois, les peuples et les villes de la clientèle pompéienne s’empressent de rappeler leurs flottes, leurs contingents en soldats,

‘ [V. le récit de la bataille B. c. 3, 85-100. Nous n’insistons pas sur les détails, qui se lisent partout, et nous renvoyons notamment le lecteur au Précis de l’Empereur Napoléon Ier. Ch. XI, Campagne de Thessalie, n° III, et observ. 5 et’6. Caton, on l’a vu (p. 107), n’y figurait pas. On n’avait nulle confiance, dans ses talents militaires, qui étaient médiocres, il le faut confesser. On redoutait surtout l’austérité de ses principes politiques. — Cicéron n’avait pas non plus suivi l’armée des Pompéiens en Thessalie : « il fallait là des bras forts, et l’on n’y avait que faire de sa parole et de son autorité dans les conseils (ad fam. 4, 7). » Il était souffrant d’ailleurs, et resta en arrière auprès de Caton (Plut. Cic. 39. — ad Alt. H, 4), puis s’en revint à Brindes, en passant aussi par Corcyre. — V. infra.]