Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/235

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LITTÉRATURE 223* ` curieuse _serre chaude dela langue et de l’art helléniques: I L·A1mmm· ' nous n’en dirons rien pourtant qui ne soit utile pour "iim° K'"` l'intelligence de la littérature romaine à l’époque où nous sommes et aux temps postérieurs. La littérature Alexan- drine s’est édifiée sur les ruines de l'idiome pur de la . Grèce, remplacé après la mort d'Alexandre»le Grand par _ un jargon bâtard, mélange informe né du contact des ” dialectes macédoniques avec les nombreux idiomes des · » races grecques et barbares; ou, pour étre plus exact, la littérature Alexandrine est sortie des décombres de la · nation hellénique, laquelle, au moment où elle fondait la , monarchie universelle d’Alexandre et l'empire de l’Hellé— nisme, était condamnéeà périr en tant qu’individualité A nationale et périt en effet. Si le trone d’Alexandre était ’ resté debout, au lieu et place de la littérature hellénique . ` ' et populaire des anciens jours, une littérature aurait surgi n’ayant plus rien de grec que le nom, sans patrie vraie, _ y ne recevant la vie que d’en haut, cosmopolite dailleurs, et ~ . partant, exerçant la domination universelle. Mais il n’en V advint point ainsi. L'empire d’Alexandre se disloqua après lui, et aussitot tombèrent les premières assises de l'em- pire littéraire. Cependant l'Hellade n’appartenait plus · qu'au passé', elle ettoutce qu’elleavait possédé, nationalité, langue et art. Le cercle relativement étroit, non pas des gens cultivés, il n’y en avait plus, mais seulement des lettrés, ouvre encore asile a .une littérature morte : on y inventorie la riche succession, avec une joie douloureuse · chez les uns, avec un raffinement de recherches arides chez les autres, et dans l’agitation fébrile qui survit encore, ou sous ce courant d’érudition sans vie,` il y a s comme une apparence de fécondité. Cette fécondité pos- thume constitue l'Alexandrinismef ll ressemble, à vrai _ dire à la littérature savante qui a fleuri au cours- _ des xv¤ et xv1¤ siècle; et qui, remaniant et quintes— ‘ senciant les idiomes vulgaires, et cherchant sa substance i au fond des nationalités romaines encore vivantes, s'est_ A _