Page:Mondou - Les cimetières catholiques de Montréal depuis la fondation de la colonie, 1911.djvu/8

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vons une reconnaissance infinie ; nous venons d’eux. Leur cendre nous a créés. La visite à nos proches terminée, la tombe parée, le souvenir donné avec les chrysanthèmes, nous rentrons d’un pas raccourci, nous attardant aux épitaphes, aux dédicaces obscures. Elles nous disent que ceux-là sont venus qui ont lutté, souffert, aimé et pleuré. Et puis encore, qu’ont-ils fait ? Ils nous ont faits. Et c’est déjà une grande leçon, puisqu’ils nous disent, quels qu’ils soient, si humbles qu’ils soient, que l’individu sert l’œuvre commune, et que ceux qui y ont dormi, avant tous ceux qui y dormiront, sont les ouvriers fugitifs du labeur éternel, et que notre monde vaut parce qu’ils ont valu. »

Que de réflexions salutaires surgissent des tombes de nos cimetières ! À quoi sert de les étouffer dans l’âme ? Pour mieux fuir des plaisirs néfastes, en vue des festins somptueux, des indécences, des bals et des mauvais théâtres ? Mais penchez-vous donc sur certaines tombes. Elles renferment les restes d’hommes ou de femmes dont vous avez connu les navrants excès et les délirantes voluptés. Ils ont brûlé leur vie avant d’aller brûler dans le feu vengeur de Dieu pour