Page:Mondou - Les cimetières catholiques de Montréal depuis la fondation de la colonie, 1911.djvu/9

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expier leurs forfaits. Après avoir émerveillé tout le monde par leurs talents incontestés, ils se sont suicidés par leurs orgies, mettant ainsi une fin volontaire à leur précieuse existence. Le déploiement des plus majestueuses pompes funèbres, l’accumulation des fleurs sur leurs cercueils n’ont pas empêché le fossoyeur d’accomplir son œuvre. Les amis, ennemis même, admirateurs des dons de l’intelligence, se sont retirés en se disant avec profond regret : « Quel malheur d’avoir si tôt privé la société des bienfaits de talents si précieux ! » Aux réflexions précédentes, je dois en ajouter une autre. Je la résumerai en me faisant l’interprète des voix des morts « longtemps connus, si tôt oubliés ». Oui, l’oubli étend son manteau sur tous nos tombeaux ; et n’était la tendresse du divin amour de l’Église, nous serions tous oubliés. C’est dans ce but que les cimetières entouraient toujours nos temples. Les nécessités des villes, même des villages détruisent de plus en plus cette consolante coutume. On ne veut plus s’arrêter à l’avantage spirituel des paroissiens en passant du sanctuaire où ils ont chanté les louanges de Dieu aux tombes de leurs chers défunts. Et pourtant