jeune garçon d’une douzaine d’années, qui s’approcha de la crèche, déposa sur le rebord un assez volumineux paquet ; puis, après avoir dévotement récité sa prière, l’enfant sortit, en marchant doucement, comme pour ne point révéler sa présence.
Bertrande qui, en véritable fille d’Ève, était un tantinet curieuse, s’empressa de vérifier le contenu du mystérieux paquet ; elle fut ravie de la découverte ! c’était deux superbes santons : « un joueur de flageolet » et une « fileuse », lesquels justement manquaient à la crèche ! Elle alla montrer sa trouvaille à M. le Curé. L’Abbé Simonet avait hérité de l’âme artistique de son père, il fut émerveillé, lui aussi, à la vue de ces deux statuettes d’argile : deux véritables bijoux d’art !
Bertrande, qui pouvait déjà largement renseigner son maître sur les six cents foyers qui composaient sa petite paroisse, lui apprit que, sans aucun doute, les santons avaient été apportés par le petit Benoit, le neveu du vieux potier.
Comme elle en connaissait long sur le compte de l’enfant, et que de plus elle aimait à parler, le jeune prêtre en sut suffisamment pour, à partir de ce jour, chercher un moyen qui lui permit de mettre en lumière ce talent ignoré. La Providence lui procura bientôt l’occasion de s’occuper directement de l’avenir de l’orphelin ; le brave potier mourut !