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bateaux du Rhône, des ponts en fil de fer, mathématicien en rapport avec Cauchy, astronome ami d’Arago, savant distingué par ses ouvrages sur la force et les chemins de fer. C’était un vénérable patriarche. Il était beau, quand il était environné de ses douze enfants, de ses dix petits enfants ; beau quand il réunissait autour de lui les familles Desgrands, Chais, représentant du peuple en 1848, Luquet et celle de ses deux gendres Raymond et Laurent de Montgolfier ; beau, quand il racontait avec une originalité des plus spirituelles, ses visites au Duc d’Orléans, plus tard Louis-Philippe, aux, Guizot, aux Thiers, aux Arago, aux Ampère et Biot, et à Thénard le baron ; beau, quand il abaissait ses 70 ans devant Monseigneur Rivet, évêque de Dijon, pour en recevoir la confirmation avec deux autres vieillards, Élie de Montgolfier, génie fertile en inventions industrielles, Rousseau de Kerema, maire de Quimper, agriculteur célèbre et écrivain distingué par sa croisade du xixesiècle contre les doctrines dont nous souffrons actuellement ; beau, quand, sous l’inspiration de sa pieuse épouse, il employait son immense fortune a soulager toutes les misères qui venaient à sa connaissance et tous ses amis à qui la fortune n’avait pas souri. Il était une providence à Fontenay, il n’aurait pas abattu un arbre qui avait ombragé un moine, ni arraché une pierre à leur monument. Il conservait, embellissait, réparait. Après un trop court séjour, l’aimant du pays natal le rappela à Annonay où il expira en 1875, assisté de sa famille et surtout de son fils Louis, prêtre à Annonay. Témoin pendant vingt ans de ces touchantes