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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/33

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prières ; voilà à quel point de vue il faut se placer pour juger l’église de Fontenay.

Ceux qui en visitant cette église sont mûs seulement par un sentiment de curiosité ne pourront comprendre les dimensions du temple. Il faut réveiller dans sa pensée les grands événements dont il a été témoin comme au 21 septembre 1147.

Il est rempli de la foule accourue de tous les pays voisins. Les vassaux, les ouvriers de l’abbaye sont dans le bas, les collatéraux sont pleins de femmes, d’enfants à genoux, trois cents moines blancs dans la nef; l’abbé de Clairvaux vient de faire entendre son éloquente parole. Lui-même, que l’histoire appellera l’arbitre des rois et des peuples, se prosterne sur la pierre du sanctuaire. Aussitôt se lève un vieillard habillé de blanc, il porte la tiare, c’est un successeur de Pierre, c’est Eugène III. Autour de lui se tiennent comme lui, dix hommes à barbe blanche, de rouge habillés, ce sont dix cardinaux; sur la droite, à genoux, huit évêques; sur la gauche, à genoux également, tous les abbés de Cîteaux mitrés et crossés comme les évêques; le, long des murs de l’abside, de chaque côté du chœur, toute la vieille noblesse bourguignonne bardée de fer, celle qui tombera et s’éteindra dans les croisades. Eugène III bénit le temple cl; ceux qui y sont.

Le 21 septembre a été le plus beau jour de Fontenay, à cause de la consécration de son église. Plus tard il y en aura encore d’autres qui ne manqueront pas d’importance.

Aux deux fêtes patronales de l’abbaye, l’Assomption et la Saint Jean—Baptiste, toutes les populations