Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 29 —

que princes, ducs, barons, chevaliers, écuyers, colons ou simples manants, faisaient une aumône et se réservaient la sépulture dans l’abbaye et qu’Eustochie s’y faisait rapporter de Carthage, en 1272. Pendant leur vie ils venaient tous s’édifier aux vertus cénobitiques, et après leur mort ils voulaient en partager la récompense.

La plus importante de ces tombes est assurément celle d’Ébrard de Norwick, fondateur de l’église. Il est revêtu de ses ornements épiscopaux, mitre surbaissée et ornée de pierreries, chape brodée, manipule et étole également brodés, aube en dentelle, crosse enrichie de diamants, anneau pastoral au doigt ; à droite et à gauche de la tête deux anges semblent envoyer au ciel, sur un tourbillon d’encens, ses vertus et la reconnaissance de l’abbaye.

Quelque temps après la consécration de l’église, cette tombe fut apportée de l’église Saint-Paul et placée devant le maître-autel sur un soc de quatre pieds. Comme elle gênait à cette hauteur, elle fut baissée et mise au niveau du pavé.

L’ainé des Mellot, comte d’Auxerre, Tonnerre et seigneur d’Époisses est représenté avec sa femme sur un marbre noir, avec des incrustations en bronze qui ont été enlevées dans un premier pillage, dés 1276.

Son frère puiné a son tombeau qui imite en petit celui des ducs de Bourgogne au musée de Dijon. Il porte toutes ses armes, la visière, la cotte de mailles, les brassards, l’écu parsemé de merlettes, les pieds posés sur deux lions bien éveillés ; à sa droite, son épouse Jeanne de Riégo, duchesse d’Athènes, comtesse d’Eu, dame de Château-Chinon, d’Époisses,