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la bergerie pour les brebis, comme à Étais, qui signifie étable. C’est dans ces troupeaux que le Prieur Dom Dunod avait choisi trente mérinos pour envoyer à l’abbé de Morimond. Le berger qui les conduisait avait reçu 30 francs pour le voyage, somme assez modique, si on oubliait que ces troupeaux ne devaient payer aucun droit ; ils avaient été exempts de toute redevance par les rois et les comtes de Champagne.

Les moines écrivaient leur méthode de cultiver. Au mois de mai 1777, Dom André Gentil, prieur, obtint le prix de la Société d’agriculture au concours d’Auch, et plus tard Dom Dunod envoya aussi des mémoires agronomiques qui furent couronnés également à Clairvaux, en 1786.

Outre ces terres nouvellement défrichées et livrées à la culture, les moines avaient encore dans beaucoup de forêts droit de glandée ou de l’aine pour leurs troupeaux. Jean des Arrans, le sire de Lantage de Puits, la fille de Mathieu d’Étais, Blanche de Sombernon avaient aussi accordé ce droit dans les bois des Arrans, de Puits et d’Étais ; ils demandaient simplement la réparation des dommages sans exiger des amendes. Pour ne pas nuire aux autres troupeaux, les porcheries devaient en être éloignées de deux lieues, ou au moins d’une.

Quoi que l’on en dise, aujourd’hui comme autrefois, le porc est devenu la moitié de la vie des classes agricoles et du peuple. Que deviendraient-elles si elles n'avaient pas le morceau de lard avec lequel elles cuisent les légumes ou frottent leur pain ? (Morimond.)