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Ainsi toutes les branches nécessaires pour que l’exploitation agricole soit complète se trouvaient dans notre abbaye. Nos moines ne se contentaient pas comme nos philanthropes contemporains de faire de l’agriculture dans leurs bureaux, d’inventer des théories qu’ils n’ont jamais mises en pratique, de composer des engrais qui doivent donner une fertilité sans pareille, de calculer les décigrammes d’azote et d’oxygène nécessaires à la fécondation des plantes, ils faisaient de la vraie agriculture, ils aiguillonnaient les bœufs, dirigeaient la charrue, descendaient dans le sillon, y jetaient la semence, maniaient le fumier, visitaient les hébergeages, les écuries, soignaient le bétail et consignaient le fruit de leur expérience.

Pour assainir la vallée, régulariser le cours des eaux et les employer à alimenter soit des moulins, soit des huileries et foulons, ils avaient établi quatre étangs : le premier a Saint-Bernard, de 1118 à 1125 ; le second, au-dessus du jardin après la construction des bâtiments ; le troisième, de Choiseau, en 1271, sous l’abbé Raoul II, enfin le dernier, à la Châtenière. Pendant deux siècles, ils furent astreints à un régime purement végétarien ; après ils purent manger du poisson plusieurs jours de la semaine ; enfin, en 1475, Sixte IV leur permit la viande plusieurs jours de la semaine, à condition cependant qu’ils ne mangeraient pas la viande et le poisson au même repas.

Leurs vignes les plus importantes étaient à Tonnerre, à Molôme, à Villaines-les—Prévotes, aux Celliers de Sainte—Reine, au Pressoir de Fresne, à Désarpain de Marmagne. Dans les dernières années