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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/65

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{{t3|Influence de Fontenay sur la science|CHAPITRE VIII


Nos religieux qui ont défriché tant de terres, essarté forêts et broussailles, n’ont pas été aussi féconds en œuvres littéraires. Ils semblent avoir consacré toute leur énergie au sol et avoir laissé la science bien au second rang. La bibliographie ne cite aucun livre composé par un moine de Fontenay, aucun ouvrage scientifique émané de l’abbaye.

Cette absence de livres peut se comprendre aisément. Chaque jour les pères avaient sept heures de travail manuel, et seulement deux heures pour lire, non pour étudier. Ils n’avaient à leur disposition qu’un livre pour lire, réfléchir et méditer, non pour étudier ; point d’autre école que le chapitre, point d’autre lycée que la nature ; point d’autre académie que le préau silencieux où ils se promenaient en rêvant.

Les cloitres ont été témoins de méditations, de réflexions qui pourraient justement nous surprendre par leur élévation ; les salles capitulaires, les plus belles de toute la Bourgogne, pourraient nous redire les sublimes conférences que le Père abbé adressait a ses frères, sur les perfections chrétiennes ou les vices qu’il fallait déraciner pour réformer la nature humaine et la rendre digne du ciel. Toutes ces vieilles