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descendre du ciel ; des hommes vêtus de blanc étaient conduits par un évêque qui les effaçait tous par sa taille et sa majesté. Les religieux étonnés demandèrent l’explication de cette procession. L’évêque leur répondit : ces hommes en blanc sont les saints qui viennent chercher le frère Hugues ; je suis Augustin, évêque d’Hippone. (Jacques de Voragine, miracl. de St. Aug.)

Dom Martène dans son voyage littéraire de 1717 dit : « Quoique Fontenay ne soit plus ce qu’il a été, il ne laisse pas que d’être une des meilleures abbayes de l’Ordre de Cîteaux ; elle conserve bien les restes de son ancienne splendeur et en particulier un grand nombre de manuscrits qui sont la plupart des ouvrages des Pères de l’Église. » On en trouvera l’énumération aux pièces justificatives.

Il y avait à Fontenay, comme dans tous les couvents de l’Ordre de Cîteaux, un scriptorium, lieu solitaire ou se trouvaient plusieurs tables chargées de parchemins a demi-rongés par les vers, de chartes poudreuses. La se réunissaient les moines écrivains sous la surveillance d’un maître. Le dimanche après complies, on leur distribuait les parchemins et les chartes, l’encre, les stylets et les manuscrits à copier.

Après s’être mis à genoux et avoir dit un Pater, un Ave Maria, un Gloria Patri ils se livraient a leur travail en silence comme dans le cloître. L’un des scriptores les plus habiles était un Rainard Anglicus. (Morimond.)

Pour se faire une idée de la perfection calligraphique à laquelle ils étaient arrivés, il faut consulter