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Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/115

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SA VIE, SON ŒUVRE

Là, là, sérieusement

Aussi, à ton défaut, prié-je chaque jour Dieu ou le diable de me couler une bonne fiole de plomb dans la tête, si nous sommes destinés à suivre chacun une voie différente.

Peut-être serai-je exaucé, à la fin.

La suite sur ce sujet, à un autre soir.

Visite à l’Époque. On a payé la rédaction du mois écoulé dans laquelle je ne suis pour rien, m’étant trop abstenu de feuilleton dans l’incertitude du payement. Tout fuit pour moi Quant à l’arriéré, on promet de le solder d’ici à quelques jours. Allons, attendons encore. Mais je vais me remettre à faire maintenant des actualités à compte nouveau.


Jeudi. — Anténor Joly ne l’ait plus partie de l’administration de l’Époque. Vergniaud me dit avec sang-froid que Solar me destinait sa place, mais que M. Deville, nouvel acquéreur de l’Époque, lui a imposé un M. Émile Solié. Je fais connaissance avec ledit Solié et je me plonge dans ses bras. Effusion. Reparaissez, actualités !

Ainsi, j’ai manqué la place de directeur du feuilleton de l’Époque. Ce fait parle bien haut. Je m’esbahis.


Vendredi. — Je fais une Revue de Paris et je la porte chez Arsène Houssaye. Là, sacrebleu ! je lui demande de me rendre mon Berdriquet. — Il refuse avec un empressement très flatteur pour moi, et promet de l’insérer bientôt.

Je me console en allant demander de l’argent à Houzé. Il m’en promet pour demain.

Faible consolation ! — L’argent de Houzé était sa seule consolation, dira-t-on de moi plus tard, comme du jeune Saturnin. · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·


Jeudi 24 décembre. — Je vais à l’Artiste. Arsène Houssaye, Champfleury, Gérard de Nerval et Théophile Gautier s’y trouvent réunis. Champfleury me remercie d’un éloge que