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SA VIE, SON ŒUVRE

» Nous avions mis tous les deux nos espérances eu commun. Lui s’appliquait plus particulièrement à « faire du roman… ». Il en avait trois ou quatre en portefeuille qu’il plaça : les Ouvriers de Paris et les Rois sans couronne, à la Patrie ; les Crimes à la mode, au Constitutionnel ; et puis, un peu partout, des nouvelles assez ingénieuses : Pompignac le Bedeau, Maître Cayeux, Sans dot, etc. Il était soigneux, observateur, péchait un peu par le style, qui manquait d’éclat.

» André Thomas goûta aussi du théâtre, mais la coupe lui parut amère, et il la rejeta dès la première gorgée. À partir de ce jour il renonça à la littérature ; ce fut un sacrifice complet ; il rompit même peu à peu avec ses amitiés de journaliste ; enfin, il finit par piquer une tête dans l’administration. Il est mort sous-chef de bureau au ministère de l’intérieur, et décoré. Il se prétendait heureux. Peut-être l’était-il.

» Quoi qu’il en soit, j’ai voulu consacrer ces quelques lignes de souvenir à l’un de mes premiers compagnons de roule J’aimais beaucoup André Thomas ; on nous voyait toujours ensemble, notre amitié était même proverbiale dans le petit monde littéraire que nous fréquentions… »

Eugène de Mirecourt. « … Je lui dois, entre parenthèse, de m’avoir présenté à Alfred de Musset… C’était à l’ancien café de la Régence, sur biplace du Palais-Royal… »

Jules de Gères — un Bordelais — et puis Philarète Chasles, Philoxène Boyer, Charles Asselineau, Émile Solié, Eugène Briffault, Clément Caraguel, Paul Boiteau, Édouard Plouvier, Alexandre Dumas fils.

« … Vous souvient-il, mon cher Dumas, de la première fois que nous nous sommes rencontrés[1] ? Vous habitiez alors aux Thermes de la rue de la Victoire… Alexandre Laya et Delaage avaient bien voulu me servir d’introducteurs…

  1. De A à Z. Paris, 1888.