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SA VIE, SON ŒUVRE

» Il y marche de pied ferme, en droite ligne et sans trébucher dans aucune ornière. Les journaux et le public, l’acceptent pour ce qu’il est, nous voulons dire pour un littérateur distingué, remarquable surtout par son esprit et son enjouement. »

1861. — Charles Monselet rentre au Figaro, un instant déserté, et l’éditeur Sartorius s’empresse de réunir en volume ces spirituelles fantaisies, saupoudrées de malice et d’humour, qui sont en train de faire la fortune littéraire de leur auteur : le Capitaine Monistrol, le Petit Journal en province, les Suiveurs, Voyage de deux débiteurs au pays de la probité à Manon-Lescaut, Comme quoi l’homme de lettres Bourgoin renonça définitivement à écrire des chefs-d’œuvre, etc., composent en effet ce livre intitulé : Théâtre du Figaro.


À partir de cette époque jusqu’en 1870, il est bien peu de journaux où Monselet ne donne quelque chronique, sans compter ses livres qui se succèdent sans interruption ; c’est certainement uu des journalistes parisiens le plus en vogue, et contraint par cela même à une incessante production.


Francisque Sarcey, dans le XIXe siècle (22 mai 1888) a rapporté l’anecdote suivante à ce sujet :

« … Un jour, Monselet me disait, non sans une pointe de mélancolie : « On me traite de paresseux, et vous aussi, vous croyez à ma paresse légendaire. La vérité est que j’ai à moi tout seul écrit plus que Voltaire et Diderot, et qu’on emplirait une bibliothèque avec mes articles… »