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Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/89

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SA VIE, SON ŒUVRE


de fauteuils d’Utrecht, de dessus de porte en camaïeu et de panneaux mythologiques… Il s’est extasié sur mon écriture et m’a demandé si je lui portais quelque chose. Exhibition du Vieux musicien et de… Flocheux. Houssaye se fond en éloges, mais laisse entrevoir qu’il paie fort peu. Difficultés de paiement : obstacles sans nombre. Esquiros et Gérard de Nerval gagnent à peine dix-huit cents francs par an. Lui, Houssaye, vient d’avoir une pièce en vers refusée aux Français. Cependant, ému de mes vingt ans, il me commande pour vendredi une Revue du Monde parisien, — chose qui ne se signe pas — deux colonnes de faits divers, habillés spirituellement. Puis il me presse sur son cœur et je m’en vais. La peste, vicomte, que dis-tu de l’aventure ?

Voici, jour par jour, un mois que je suis à Paris. Quels en sont les résultats ? — Deux petites nouvelles pas mal troussées. Connaissances politiques et littéraires. Tâtonnement. Vue des principaux monuments de Paris. L’Époque battue en brèche. Heuh, heuh ! cela aurait pu marcher un peu plus vite. Le seul argent touché est : Avances du journal l’Époque, cinquante francs.

Cependant, ne nous plaignons pas trop.

Mais maintenant que me voilà installé, commençons à travailler chaud. Nous verrons le mois prochain.


Mardi 21 juillet. — Travail à la famosa comedia. Promenade aux Champs-Élysées. Vue des préparatifs des fêtes de Juillet. Je m’apprête à d’indicibles voluptés.

On a repris dernièrement aux Folies-Dramatiques une pièce ainsi conçue : Le Tyran peu délicat ou l’Enfant de cinq ans, muet et courageux, mélodrame en trois actes, par Dumersan, avec combat au sabre et costumes analogues. Qu’en dis-tu ?


Mercredi. — Travail à la famosa comedia. Je me remue péniblement pour songer convenablement une idée. — Rencontre de C***, de la pension Benoit. Le soir, promenade à