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Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/254

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d’une sociétaire fait cesser de droit toute œuvre entreprise pour elle, à moins que son héritière dans la Franc-maçonnerie n’en réclame l’exécution. »

— Soit ; mais je suis vivante ! dit froidement Marianna.

— Pourquoi ne m’avoir pas mise en garde contre l’erreur où je pouvais tomber ?

Marianna la regarda.

— Qui sait ? Peut-être n’étais-je pas fâchée, après tout, de savoir quelle part avaient votre sagesse et votre prudence dans la direction de nos intérêts.

— Vous permettez-vous de douter de ma sincérité ? dit la marquise en relevant la tête.

— Je me permets de penser que vous vous êtes trop hâtée d’oublier mes droits pour ne songer qu’à l’amour de Mlle d’Ingrande, votre nièce.

— Que je me sois hâtée ou non, Amélie est aujourd’hui la femme de M. Philippe Beyle.

— C’est un malheur pour elle, dit Marianna.

— Oh ! s’écria la marquise désespérée.

— Madame, vous êtes la grande-maîtresse de notre ordre ; vous avez juré de sacrifier à nos intérêts, non seulement votre existence, vos richesses, mais encore vos liens de famille.

Ces mots avaient été prononcés d’un ton ferme mais calme. La marquise de Pressigny se sentit en lutte avec une nature implacable.

— Alors, que voulez-vous ? demanda-t-elle à Marianna.

— Je veux rentrer dans mes droits sur Philippe Beyle.

— Malgré l’alliance qui vient de l’introduire dans ma famille ?

— Malgré tout.

La marquise baissa la tête.

— La Franc-maçonnerie l’a condamné sur mes justes griefs, reprit Marianna.

— Je m’en souviens ; je me souviens aussi que ma voix fut insuffisante à combattre cet arrêt. Vous l’emportâtes sur moi dans cette assemblée générale. Était-ce un pressentiment qui me faisait alors m’opposer à ce que je considérais comme un acte de despotisme trop ouvert ? je ne sais. Toutefois, je