Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/393

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— Oui, la fatigue…

— Tiens ! vous avez acheté cela ? dit le comte en appliquant son lorgnon sur un petit cadre.

— Quoi ?

— Ce Corot. Je l’avais marchandé, il y a deux mois, pour… pour quelqu’un. C’est très frais ; un peu négligé. À propos…

Il se retourna vers Philippe.

— Je veux embrasser Amélie.

Philippe ne bougea pas.

— Si nous passions chez elle ? dit le comte en marchant vers la porte.

Philippe étendit la main pour l’arrêter.

— Ah ! dit M. d’Ingrande, elle est sortie ?

— Oui.

— Déjà ? Quelques pratique de dévotion, sans doute. J’attendrai son retour. Jean me servira à déjeuner. Sans indistinction, qu’est-ce que vous avez payé ce Corot ?

— Vous attendrez… son retour ?

— Est-ce que cela vous gêne ? reprit le comte. Vous avez l’air troublé, ce matin ; je l’ai remarqué quand vous êtes entré.

La porte de la chambre s’ouvrit. Thérèse parut.

— Monsieur… dit-elle avec agitation.

— Qu’est-ce que c’est ? je ne veux pas recevoir ! s’écria Philippe, heureux de cacher son embarras sous une explosion d’impatience.

Le comte fit signe à cette fille de parler.

— Ce n’est pas une visite, monsieur, c’est bien autre chose ! dit Thérèse d’une voix mystérieuse.

— Eh bien ! je vous écoute.

— Mme la comtesse d’Ingrande est arrivée à Paris. À peine descendue dans son hôtel, elle vient d’envoyer un de ses gens pour prévenir madame qu’elle l’attendait.

— Mme d’Ingrande à Paris ! s’écria Philippe.

— Il n’y a rien là de surprenant, reprit le comte qui l’observait.

— Vous avez raison, balbutia Philippe.

Le comte ajouta :