Page:Monselet - Le Marquis de Villemer par George Sand, paru dans Le Figaro, 14 novembre 1861.djvu/9

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Pourtant on s’aperçoit bien vite que ce n’est pas là un homme ordinaire. Le peu de mots qu’il vous dit est d’un sens profond ou délicat ; et ses yeux, quand ils perdent l’embarras d’une certaine timidité, sont si beaux, si bons, si intelligents, que je ne crois pas en avoir jamais rencontré de pareils… Ce n’est pas seulement un homme instruit, c’est un puits de science. Je crois qu’il a tout lu, car, sur quelque sujet qu’on le mette, il est intéressant et prouve qu’il a été au fond de tout. »

Il faut tirer l’échelle après de tels héros de roman. Tout pâlit auprès d’eux. Ajoutons, comme trait suprême, qu’ils font en collaboration un ouvrage en trois volumes, intitulé : Histoire des titres. Ce sont deux âmes d’or, qui luttent entre elles de délicatesse, de générosité, de dévouement. Cette perfection me ravit ; mais, comme tous les sommets éblouissants de lumière, elle blesse et fatigue les yeux. C’est le midi de la sagesse. Appelez cela l’histoire de deux aigles et non l’histoire de deux amants.