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Page:Monselet - Les Poésies complètes, 1889.djvu/98

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VI


LE COCHON


Car tout est bon en toi : chair, graisse, muscle, tripe !
On t’aime galantine, on t’adore boudin.
Ton pied, dont une sainte a consacré le type 1 ,
Empruntant son arôme au sol périgourdin,

Eût réconcilié Socrate avec Xantippe.
Ton filet, qu’embellit le cornichon badin,
Forme le déjeuner de l’humble citadin ;
Et tu passes avant l’oie au frère Philippe.

Mérites précieux et de tous reconnus !
Morceaux marqués d’avance, innombrables, charnus !
Philosophe indolent, qui mange et que l’on mange !

Comme dans notre orgueil nous sommes bien venus
A vouloir, n’est-ce pas, te reprocher ta fange ?
Adorable cochon ! animal roi ! — cher ange !

1 Sainte Ménehould.