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petits mémoires littéraires

dicté ces quelques lignes, que votre esprit clairvoyant saura, je n’en doute pas, apprécier.

» Votre dévoué,

« Léon Laya. »

Les auteurs dramatiques n’écrivent pas assez de ces lettres-là.

Leur adresse-t-on quelques vérités, enveloppées poliment, ils se renfrognent, boudent, se hérissent…

Les étouffe-t-on sous l’éloge, ils se décident à envoyer à leur juge, par la poste, un petit bout de carton-porcelaine, avec leur nom imprimé et ces mots au crayon : Mille remerciements.

Encore, pour cela, faut-il que l’éloge soit sans mélange, bien net, bien enthousiaste !

Rarement ils poussent jusqu’à la lettre, comme Léon Lava.


Tout s’enchaîne, et quelquefois aussi tout s’explique, — à la longue.

Une des meilleures pages de Paradol père — car il y aura désormais, unis dans une funèbre légende, Paradol père et Paradol fils — est intitulée : De la Tristesse.

J’y relève des passages bien significatifs :

« La jeunesse et la santé sont deux remparts qui bravent les assauts de la tristesse, et, tant qu’ils nous protègent, elle ne peut guère remporter sur nous que de faibles et courts avantages. Mais ces murailles protectrices sont sans cesse minées par le temps, et les déceptions de la vie en détachent chaque jour quelque