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petits mémoires littéraires

amitié d’ancienne date. Toutefois est-il que le critique-voyageur ne marchande pas la louange à l’Histoire de Madame de Maintenon.

« Ce qui frappe d’abord dans ce livre, dit-il, c’est une gravité sans raideur, qui participe, jusqu’à un certain point, du caractère du xviie siècle. M. de Noailles a rapporté du commerce de ce grand siècle je ne sais quelle dignité simple de langage trop rare aujourd’hui. Aujourd’hui, beaucoup d’écrivains sont pétulants, familiers ; ils obsèdent et tourmentent le lecteur pour attirer son attention, le traitant un peu comme les cicérone, en Italie, traitent les voyageurs qu’ils contraignent, bon gré mal gré, d’admirer à tout propos et hors de propos. Le duc de Noailles n’est point ainsi : il fait les honneurs de son sujet comme il ferait les honneurs de son château, avec une politesse calme et mesurée, mettant chaque personnage à la place qui lui convient et gardant la sienne. »

Toujours le château ! — M. de Noailles ne peut marcher dans l’histoire sans son château !