Legouvé. Il a remplacé dans ce genre M. Viennet. Voilà pourquoi M. Legouvé a réuni en un volume ses Lectures à l’Académie.
Quelques morceaux ne sont pas dépourvus de charme, quoique en général ils visent trop à l’effet et semblent s’élancer au-devant des bravos. C’est toujours Deux Mères, Deux Sœurs, Deux Misères, Deux Hirondelles, etc.
Il y a un peu plus d’accent viril dans l’épisode de Pompéi qui commence de la sorte :
Charge-moi sur ton dos, esclave, je le veux,
Et hors de ces débris porte-moi…
Mais pour quelques traits vraiment bien venus, quelles négligences, quelles formes surannées (Las ! au lieu à d’hélas !) et surtout quelles rimes impossibles !
Les hommes sont vraiment des êtres singuliers !
Les dernières productions de M. Legouvé sont : À deux de jeux et Miss Suzanne, comédies ; les Deux Reines, drame en vers agrémenté de musique. Ajoutons-y une étude sur Sully. Qu’est-ce que Sully vient ici faire ? J’aime mieux les femmes, ô gué !
Faut-il me résumer ?
M. Ernest Legouvé est un homme aimable et un homme heureux. On salue le bonheur, on ne fait pas de procès à l’amabilité. Tant d’hommes supérieurs sont hautains, inabordables, grincheux ou nuageux, qu’on se sent aise en présence d’un homme et d’un talent de second rang, avenant, prêt à tout bon office, intermédiaire zélé entre les jeunes gens et l’Académie. On dirait que parfois M. Legouvé cherche à faire