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CHAPITRE VI

Un des derniers amis de Béranger.

Cet ami n’était autre que M. Jousselin, curé de Sainte-Élisabeth du Temple, un ecclésiastique hors ligne. Je ne parle pas de ses connaissances, qui étaient fort étendues, mais particulièrement de son caractère, qui était fait de tolérance et d’aménité.

Lorsque Béranger, sur les dernières années de sa vie, vint s’installer dans la rue de Vendôme, le curé de Sainte-Élisabeth s’empressa de lui faire visite.

— C’est le voisin qui vient vous voir, lui dit-il en l’abordant.

— Je l’entends bien ainsi, monsieur le curé, répondit Béranger en souriant.

À partir de ce jour, leur liaison devint insensiblement très étroite. À l’humble table du chansonnier, Lisette ajouta souvent un couvert de plus pour le prêtre. Ces deux hommes de bien étaient nés pour s’entendre.

Chez Béranger, M. Jousselin rencontrait fréquemment