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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/334

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« Tu as échoué ?

– J’ai réussi… répondit Ovide.

– Tu as retrouvé la fille de Jeanne Fortier ?

– Oui.

– Elle a bien été déposée à l’hospice des Enfants-Trouvés ?

– Oui… à Paris !

– Alors, la rivale de ma fille est vraiment Lucie Fortier ?

– Un instant, tu vas trop vite… Reste à voir si la fille de Jeanne Fortier est bien la Lucie que nous connaissons.

– La ressemblance que j’ai constatée…

– Est une présomption, mais non une preuve. Moi, je rapporte un procès-verbal contenant les détails relatifs au dépôt de la petite fille à l’hospice des Enfants-Trouvés, ce qui me donne le droit d’aller me renseigner à cet hospice et de savoir si l’enfant immatriculée sur le registre des dépôts sous le numéro 9 est bien celle que nous croyons. »

Ovide exhiba son portefeuille, en tira la pièce authentique obtenue de Duchemin et la présenta à Paul Harmant.

« Comment diable t’y es-tu pris pour obtenir ce papier ? »

Le Dijonnais raconta ce que nos lecteurs savent déjà.

« Ton audace m’épouvante ! murmura le millionnaire, après avoir écouté ce récit… Maintenant, que vas-tu faire ?

– Aller à l’hospice réclamer l’enfant qui y a été déposée le 6 avril 1862, et savoir ce que cette enfant est devenue.

– Quand te reverrais-je ?

– Ce soir, chez moi, si tu veux, à cinq heures. Quand Lucien Labroue doit-il revenir à Paris ?

– Dans trois ou quatre jours.

– D’ici là tu auras dans les mains ce qu’il te faut pour créer un obstacle infranchissable entre lui et la fille de Jeanne Fortier, l’assassin de Jules Labroue, son père !

– J’y compte !… » fit Paul Harmant.