Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome I.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xvj
avant-propos.

postérieurs, ce serait faire l’histoire non pas seulement des conteurs français, mais bien plus encore de tous les Novellieri italiens. Être complet est impossible, être incomplet est inutile, et, dans une annotation nécessairement courte, on en dirait beaucoup moins que dans les livres, trop nombreux pour que je puisse même les rappeler dans cet avertissement, où l’on a commencé de s’occuper de la filiation et de la transmission des contes ou plutôt de leurs analogies.

Les ressemblances ou, si l’on veut, les coïncidences sont frappantes, mais la distinction successive des dates et surtout les généalogies réelles et prochaines sont beaucoup moins sûres. Ce serait la recherche la plus importante et l’affirmation la plus profitable ; mais, la plupart du temps, en dehors de ce qui est la littérature européenne moderne postérieure à l’imprimerie, cette source vraiment directe et positive est, et sera peut-être toujours, à peu près impossible à établir pour nos Fabliaux.

Assurément beaucoup de contes, tous les contes peut-être, viennent de l’Orient, et on les y retrouve plus ou moins ; mais assurément aussi les auteurs de nos Fabliaux ne les ont pas pris directement à l’Orient, qui, en dehors de quelques produits naturels, ou manufacturés, et transportables en nature à l’état de marchandises, a été, quoi qu’on en dise très-légèrement, presque aussi complétement ignoré après