sor[1] tel chetif met sa mein ;
Mais se tu venoies demain
Entre nos qui savons[2] de geste,
Tu te plaindroies de la feste.
Or t’en va, beax amis, va t’en :
Esté avons en autre anten.
Fu de ci[3], si feras que saiges,
Ou tu auras parmi les naiges
D’une grosse[4] aguille d’acier ;
Nos ne t’en volons pas chacier
Vilenement por[5] nostre honte :
Nos[6] savons bien que henor monte.
Tu m’as bien dit tot ton voloir[7] :
Or te ferai apercevoir
Que ge sai plus de toi assez,
Et si fu mieldres menestrez
De toi ; moult me vois merveillant,
Nel dirai pas en conseillant,
Ainz vueil moult bien que chacun l’oie
Se Diex me doint henor et joie.
De tex menesterex bordons
À qui en done moult beax[8] dons
À haute[9] Cort menuement ;
Qui bien sor dit et qui bien ment.
Cil est sires des chevaliers ;
Plus donnent ils as mal parliers[10].
As cointerax[11], as mentéors,
- ↑ 165 — sur, lisez sor. — main, lisez mein. — B, Qui sur chetif homme met main.
- ↑ 167 — somes. B, savons.
- ↑ 171 — Fu de ci. B, Or t’en va.
- ↑ 173 — grosse. B, grant.
- ↑ 175 — par, lisez por.
- ↑ 176 — Nos. B, Quar.
- ↑ 177 — À partir de ce vers, la version du ms. B est toute différente de celle du ms. A, et a été publiée dans le second volume de cette édition (p. 257-263) sous le titre de « La Contregengle ». Nous n’avons donc plus à nous occuper ici que des corrections à faire au ms. A.
- ↑ 186 — beaux, lisez beax.
- ↑ 187 — * haute ; ms., hautes.
- ↑ 190 — * mal parliers ; ms., mentéors.
- ↑ 191 — cointereax, lisez cointerax ; — * mentéors ; ms., mal parliers.