Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome III.djvu/151

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des .iii. chanoinesses de couloingne

S’erent .II. des dames venues,
110Chascune en son baing toutes nues,
Et la[1] tierce, sans nul desdaing,
Se despoille et entre en son baing,
C’onques pour moi n’i fist dangier.
Lors commenchames à mengier.
115Ma table estoit assez près d’eles ;
Si les vi vermeilles et bêles
Et esprises de grant chaleur,
Que[2] leur fesoit avoir couleur
Li bains chauz et li bons vins frois,
120Dont assez burent sanz effrois.
Là fumes aise de touz poins,
Et, quant il fu du parler poins,
Je commençai D’amer l’escole[3]
Qui l’amant à amer escole,

125Car eles le voudrent oïr.
Pour vie amoreuse esjoïr
Et ceuls qui aiment de cuer fin.
Et, quant mes dis fu trais à fin
Que chascune ot bien escouté.
130En a l’une[4] l’autre bouté
Et distrent que c’iert trés bien dit.
Puis me firent .I. autre Dit
Commencier par commandement[5],
Qui parlast plus parfondement
135De paroles crasses et doilles,
« Si que de risées nous moilles »,
Dist l’une des mieus emparlées ;
« Nous sommes compaignes quarrées :

  1. 111 — le, lisez la.
  2. 118 — * Que ; ms., Ce.
  3. 123-4 — Le titre et le commencement de la chanson, que nous avons ici, ne se retrouvent nulle autre part.
  4. 130 — * En a l’une ; ms., L’une en a.
  5. 133 — comandement, lisez commandement.