S’erent .II. des dames venues,
Chascune en son baing toutes nues,
Et la[1] tierce, sans nul desdaing,
Se despoille et entre en son baing,
C’onques pour moi n’i fist dangier.
Lors commenchames à mengier.
Ma table estoit assez près d’eles ;
Si les vi vermeilles et bêles
Et esprises de grant chaleur,
Que[2] leur fesoit avoir couleur
Li bains chauz et li bons vins frois,
Dont assez burent sanz effrois.
Là fumes aise de touz poins,
Et, quant il fu du parler poins,
Je commençai D’amer l’escole[3]
Qui l’amant à amer escole,
Car eles le voudrent oïr.
Pour vie amoreuse esjoïr
Et ceuls qui aiment de cuer fin.
Et, quant mes dis fu trais à fin
Que chascune ot bien escouté.
En a l’une[4] l’autre bouté
Et distrent que c’iert trés bien dit.
Puis me firent .I. autre Dit
Commencier par commandement[5],
Qui parlast plus parfondement
De paroles crasses et doilles,
« Si que de risées nous moilles »,
Dist l’une des mieus emparlées ;
« Nous sommes compaignes quarrées :
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des .iii. chanoinesses de couloingne