qu’on l’accusât de résister aux ordres ministériels ; il quitta seul, le 8 septembre, le territoire de la République, sans prendre le temps de recevoir le présent du Sénat, qu’il avait refusé d’accepter en argent[1]. Mme de Montaigu et ses enfants le rejoignirent plus tard, le 15 décembre 1749[2]. Le comte de Montaigu eut son audience de congé du roi, qui lui assigna une pension de six mille livres sur le Trésor[3].
Il renonça à la vie publique et se voua exclusivement aux siens. Sa mort arriva le 23 novembre 1764 ; il était âgé de soixante-douze ans[4].
Si la publication des lettres du comte de Montaigu ne fait que compléter sur quelques points l’histoire générale du dix-huitième siècle, elle aura réparé une injustice en détruisant la légende qui depuis cent cinquante ans s’était substituée à la vérité. L’ambassadeur a été calomnié dans les Confessions : on le jugerait mal si l’on n’étudiait que les documents officiels du ministère des affaires étrangères ; il était indispensable de dépouiller sa correspondance privée pour se prononcer en connaissance de cause. Ce n’est
- ↑ Lettre du comte de Montaigu au marquis de Puyzieulx, 6 septembre 1749.
- ↑ À cette date, le gouvernement royal redevait plus de vingt mille livres au comte de Montaigu. (Lettre du chevalier au marquis de Puyzieulx, 29 décembre 1749.)
- ↑ Lettre des frères… de Marseille à l’ambassadeur, 16 mars 1750.
- ↑ Il habitait alors l’hôtel de Montaigu, rue Garancière, et fut enterré dans l’église Saint-Sulpice.