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Page:Montaigu - Démêlés du Comte de Montaigu, 1904.djvu/23

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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

le régiment[1] et par suite si désagréable pour un vrai soldat comme le comte de Montaigu, qu’il sollicita la faveur de sortir de la carrière militaire. Le 25 janvier 1742, il écrivait au cardinal Fleury : « Que Votre Éminence ne trouve pas mauvais que j’ose me rappeler dans l’honneur de son souvenir pour la grâce sur laquelle elle m’a fait pressentir ; je puis avoir bien des concurrens qui ont sans doute… des ressources que je n’ai point. Comme il y a déjà du temps que Votre Éminence a eu la bonté de me faire pressentir, je tremble de n’estre pas le préféré. Ma situation m’y rendrait d’autant plus sensible ; je ne puis plus tenir où je suis ; Monseigneur, mon parti est pris de donner ma démission à Votre Éminence à mon retour ; et cela est au point qu’Elle me ferait Mareschal de France à condition de rester où je suis, que je n’y resterais pas[2]. »

Qu’on ne s’imagine pas que ce dégoût fût un sentiment personnel et peu partagé dans l’armée. La lettre du comte de Montaigu est justement confirmée par le témoignage bien formel d’un autre officier, M. de Saint-Georges, qui écrivait à son ancien cama-

  1. Les gardes françaises résidaient à Paris, car elles avaient conservé le privilège de la garde de la famille royale. Le colonel continue à prendre les ordres du roi. Malheureusement, tout en conservant ses distinctions honorifiques, le régiment des gardes françaises, par sa constitution intérieure, par les détails du service et ses exercices, ne différait plus sensiblement des autres régiments d’infanterie. Ce régiment appartenait à la maison du roi.
  2. Archives de la famille.