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Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/13

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violés par le travail, en vertu de l’exemple et des ordres de l’autorité supérieure[1].

Jamais, et pas plus dans l’antiquité que dans les annales des peuples chrétiens, un spectacle pareil ne s’était offert au monde. Entre toutes les nations, la France est la première et la seule qui l’ait donné. Ne parlons pas des nations catholiques : la Russie sous le joug du despotisme schismatique, la Turquie sous le sceptre défaillant de la race d’Othman, sont aussi étrangers que l’Espagne ou l’Autriche, à cette négation pratique de tout ce qui peut impliquer, dans la vie d’un État, la foi à l’existence d’un Dieu et d’une vérité religieuse. Et si l’on veut mesurer la différence prodigieuse qui sépare à cet égard la protestante Angleterre de la France, il n’y a qu’à comparer l’effet produit sur les deux peuples par deux événements contemporains. Lorsqu’il y a peu de mois, le gouverneur-général des Indes anglaises sembla vouloir honorer l’idolâtrie des soixante millions de sujets hindous de la reine Victoire par la restitution des portes du temple de Somnauth, l’Angleterre tout entière répondit à cet acte par un cri d’indignation et de mépris. Lorsqu’il y a peu d’années, M. le duc de Nemours, fils du roi et futur régent du royaume, posa la première pierre d’une mosquée sur la terre où était mort son aïeul saint Louis, la France ne

  1. La Convention avait ses decadis, et les faisait sévèrement observer.