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Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/15

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Que la religion perde beaucoup à cette privation des hommages publics d’un royaume qui, comme la France, s’est si longtemps enorgueilli d’être très-chrétien, je ne le pense pas, vu l’état actuel des choses et des esprits parmi nous. Mais que le pays qui a ainsi le premier inauguré l’athéisme national dans toute sa vie officielle, se trouve dans une position aussi étrange que funeste, c’est ce qu’il est impossible de nier, à moins toutefois qu’on n’aime mieux supposer que toutes les sociétés humaines se sont trompées depuis l’origine du monde jusqu’à nos jours, en plaçant la possession d’un culte national au premier rang de leurs gloires et de leurs richesses, et le service de leur Dieu au premier rang de leurs devoirs.


II


Rien ne démontre mieux combien l’état que nous signalons est incontestable, et, de plus, universellement admis, que les dispositions réciproques des Français les uns envers les autres. Supposez deux Français quelconques, appartenant à ce qu’on appelle les classes éclairées, qui se rencontrent dans un lieu public ou ailleurs, sans se connaître d’avance, et dont l’un cherche à deviner la carrière, les préoccupations ou les convictions de l’autre. La dernière des hypothèses qui se présentera à son