Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/24

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veraine de toute vérité, à moins qu’ils n’aient le moyen d’entretenir des précepteurs, ou la volonté de consacrer leurs enfants au sacerdoce ; voilà l’usurpation, voilà l’attentat, voilà la persécution qu’on a si justement comparée au système qu’avait essayé contre l’Église naissante l’apostat Julien.

Que l’État garde donc son Université, si bon lui semble, mais qu’il nous laisse, ainsi que la Charte l’y oblige, la liberté d’en rester dehors, sans être frappés d’incapacité et d’ilotisme.


V


C’est là notre volonté et notre droit. Pourquoi, fondés comme nous le sommes, non-seulement sur l’éternelle justice, sur les droits inviolables de l’Église, mais encore sur l’esprit et la lettre de la Charte constitutionnelle de 1830, pourquoi n’avons-nous pas encore obtenu cette liberté ?

Je le dirai sans détour, autorisé peut-être par douze années de combats, d’efforts publics et persévérants pour cette sainte cause : la faute en est aux catholiques eux-mêmes, à la mollesse et à l’indifférence des pères chrétiens.

J’ajouterai même, autorisé encore, ce me semble, par la conduite généreuse des archevêques de Paris, de Lyon et de Toulouse, des évêques de Chartres et de Belley, et de leurs vénérables émules, la faute