Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/25

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en est au reste de l’épiscopat, qui n’a pas assez publiquement, assez sérieusement, assez universellement dénoncé à l’indignation et à la sollicitude des familles chrétiennes cette épreuve, qu’un évêque a déclarée la plus terrible et la plus dangereuse à laquelle aient jamais été soumis les membres de la vraie Église !

Si vous l’aviez voulu, évêques de France, et vous pères de famille catholiques, il y a longtemps déjà que nous serions libres ; et le jour où vous le voudrez sérieusement et énergiquement, nous le serons.


VI


Mais, avant tout, il faut dissiper les sophismes et les illusions qui nous abusent et nous endorment.

On nous dit que tout n’est pu si mauvais dans l’Université ; on cite des professeurs, des chefs, des maisons entières qui font exception à la règle. Eh ! qui ne les connaît, ces exceptions, et qui ne les admire d’autant plus que la position des hommes dont je parle est plus délicate et les services qu’ils rendent plus méritoires ? Mais aussi qui ne sait que ce sont des exceptions aussi rares qu’éclatantes ? Sur dix maîtres formés et employés par l’Université, y en a-t-il deux qui croient à la religion ? y en a-t-il un qui la pratique ? Sur toute cette masse d’enfants qui peuplent les collèges royaux de Paris, d’après le jugement unanime de leurs aumôniers, en saurait-on