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compter plus d’un seul par année et par collège qui ait conservé la foi jusqu’à la fin de ses études[1] ? Oui, certes, il y a au sein de l’Université, depuis le Collége de France et la Sorbonne jusque parmi les régents des collèges communaux, il y a un petit nombre de cœurs droits et honnêtes, d’hommes qui ont plus que du talent, qui ont de la foi, et qui, comme M. Lenormant et M. Ozanam, protestent par la franchise de leur christianisme et la solidité de leur science contre les scandales de l’enseignement de leurs collègues. Mais ces hommes forment-ils la majorité dans les établissements universitaires ? Non. Sont-ils d’accord avec leurs collègues ? Non. Est-ce à eux que l’Université confie la direction de ses conseils, le choix de ses méthodes, l’éducation de ses maîtres ? Non, encore. Est-ce leur esprit qui se reflète dans celui de la jeunesse qu’elle déverse chaque année au sein de la société ? Non, mille fois non.


VII


D’autres prennent un ton plus fier et nous disent que l’Université c’est l’État enseignant, et qu’oser

  1. Rapport des aumôniers des colléges royaux de Paris à M. l’Archevêque de Paris, en 1829, à une époque où le gouvernement faisait tous ses efforts pour introduire un esprit religieux dans l’Université.