Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/29

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bles docteurs qui se posent au Collége de France en successeurs d’Abailard et de Ramus, ce jour-là, ce n’est pas nous qui serons devenus ennemis de l’État, mais bien l’État qui se sera posé en ennemi direct de l’Église. Ce jour-là, il aura élevé une barrière insurmontable entre le catholicisme et lui ; il aura achevé de détacher de lui toutes les âmes élevées et indépendantes qui pouvaient le servir ; il aura commencé une lutte qui a toujours été l’infaillible avant-coureur de la ruine et de la confusion de ceux qui l’ont entamée.


VIII


Mais on va plus loin encore ; et, sans parler de ces apôtres de la tolérance et de la liberté, tels que l’Université sait les former[1], qui demandent tout simplement qu’on établisse par la loi une incompatibilité radicale entre les fonctions du sacerdoce et celles de l’enseignement, nous rencontrons sur notre chemin de profonds politiques qui affirment que l’enseignement est une chose séculière, qui se moquent agréablement des catholiques, quand ceux-ci veulent conclure des paroles de Notre-Seigneur à ses disciples : Euntes docete omnes gentes ; qu’il y a pour le sacerdoce chrétien un droit et même un de-

  1. Revue de l’Instruction publique.