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Nous les connaissons encore, ces organisateurs nouveaux, qui veulent bien reconnaître à l’antique religion de la France le droit d’exister, à la condition d’être réglée, soumise, respectueuse et facile ; espèce de femme de ménage qu’on ne consulte sur rien, mais qui à son utilité pour certains détails essentiels de l’économie sociale. Nous les connaissons enfin, ces écrivains, ces orateurs plus ou moins diserts, qui, parce qu’ils ont, dans un cours ou une revue, rendu en passant un obscur hommage à quelque grande vérité ou à quelques grands hommes de l’histoire catholique, se figurent que ce catholicisme littéraire doit courber l’Église sous le poids d’une reconnaissance éternelle envers eux ; qui, parce qu’ils poussent la condescendance jusqu’à accompagner leur femme ou leurs enfants à la messe paroissiale, se croient investis du droit de dénoncer comme un attentat à la sûreté publique, le premier signe de vie ou de courage qui échappe aux catholiques, se posent à la tribune, à l’Académie, dans la presse, comme nos correcteurs officieux, et affectent de traiter nos plus vénérables évêques comme des écoliers en révolte, et l’Église de France comme une affranchie qui s’égare, ou une protégée qui s’émancipe.

C’est parce que nous connaissons ces hommes et leurs systèmes, que nous n’acceptons pas leur orgueilleuse protection, et que nous ne redoutons pas leur inimitié. La position qu’ils voudraient