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Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/42

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faire à l’Église n’est qu’une sorte de domesticité que nous répudions avec toute l’énergie de notre amour pour elle. On a vu, il est vrai, à d’autres époques de notre histoire, comme on voit encore dans certains États catholiques, l’Église associée à un système politique, y perdre une portion de son énergie et de son indépendance naturelle ; C’est une épreuve, à coup sûr, et l’une des plus difficiles qu’elle ait eue à endurer : mais alors, du moins, ceux qui l’entravaient ou la dirigeaient avec plus ou moins de sincérité, pratiquaient publiquement ses lois, et se glorifiaient d’être ses enfants dociles par la toi. Mais être aux ordres d’hommes qui lui sont étrangers ou hostiles, d’incrédules, d’indifférents ou de protestants que les chances des luttes parlementaires peuvent appeler au pouvoir, se mettre au service de quelques sophistes qui ne lui font plus l’honneur de la persécuter, parce qu’ils trouvent plus d’avantage à se servir d’elle : c’est là un métier qui peut convenir à quelqu’une de ces églises bâtardes, transfuges de l’unité et de la vérité ; mais qui serait le dernier degré de l’abaissement pour l’unique et pure épouse de Jésus-Christ.

L’Église catholique, il faut bien qu’on s’en souvienne, ne connaît pas ces transactions avec ceux qui l’ont reniée ou vaincue ici-bas. Elle se laisse proscrire, mais non pas exploiter. On peut confisquer ses biens, la dépouiller de ses droits, lui interdire, au nom de la loi, la liberté qu’on laisse à