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LETTRES FAMILIÈRES.


que le climat t’ait dans les lois des peuples. Les femmes qui avoient beaucoup de liberté parmi les Germains et Wisigoths d’origine, furent resserrées étroitement par ces derniers, lorsqu’ils furent établis en Espagne. L’imagination des législateurs s’échauffa à mesure que celle du peuple s’alluma. En rapprochant cela des chap. IX et X du liv. XVI sur la nécessité de la clôture des femmes dans les pays chauds, ne sera-t-on pas étonné que ces mêmes Wisigoths qui redoutoient les femmes, leurs intrigues, leurs indiscrétions, leurs goûts, leurs dégoûts, leurs passions grandes et petites, n’aient point craint de leur laisser la bride, en les déclarant (liv. XVIII, chap. XXII) capables de succéder à la couronne, abandonnant l’exemple des Germains et le leur même ? Le climat ne devoit-il pas au contraire éloigner les femmes du trône ? »

Sur les doutes du liv. XIV, chap. XIV, et du liv. XVIII, chap. XXII, l’un et l’autre sont des faits dont on ne peut douter ; s’ils paroissent contraires, c’est qu’ils tiennent à des causes particulières.

« Liv. XXX, chap. V, VI, VII et VIII. Abandonnez aux Francs les terres des domaines ; ils auront des terres, et les Gaulois ne seront point dépouillés. »

Liv. XXX, chap. V, VI, VII et VIII. Cela peut être, et que le patrimoine public ait suffi pour former les fiefs. L’histoire ne prouve autre chose, si ce n’est qu’il y a eu un partage, et les monuments prouvent que le partage ne fut pas du total.

Voilà, Monsieur, les éclaircissements que vous m’avez paru souhaiter ; et comme votre lettre fait voir une personne très au fait de ces matières, et qui joint au savoir beaucoup d’intelligence, j’ai écrit tout ceci très-rapidement. Du reste, l’édition la plus exacte est la dernière édition