compliments à notre comtesse et à Mme Duplessis
[1]. Si vous faites votre voyage entièrement par terre, vous verrez à Turin le commandeur de Solar, qui y viendra de Rome.
Adieu, mon cher abbé : conservez-moi de l’amitié ; et croyez qu’en quelque lieu du monde que je sois, vous aurez un ami fidèle.
- De Paris, ce 18 mai 1750.
Les bontés dont Votre Excellence m’a toujours honoré font que je prends la liberté de m’ouvrir à elle sur une chose qui m’intéresse beaucoup. Je viens d’apprendre que les jésuites sont parvenus à faire défendre, à Vienne, le débit du livre de l'Esprit des lois. Votre Excellence sait que j’ai déjà ici des querelles à soutenir, tant contre les jansénistes que contre les jésuites ; voici ce qui y a donné lieu. Au chapitre sixième du livre quatrième de mon livre,
- ↑ Dame de Bordeaux qui aimoit les lettres, et surtout l'histoire naturelle, dont elle ressombloit une collection. (G.)
- ↑ L’original de cette lettre est à Ratisbonne dans la bibliothèque de l’Empereur. M. de Stainville la lui avoit fait passer dès le 30 mai 1750. Le bibliothécaire avoit écrit sur la lettre d’envoi de l’ambassadeur : « Lettre de M. le marquis de Stainville, en lui envoyant une lettre du célèbre Montesquieu au sujet du faux bruit qui avoit couru que l'Esprit des Lois avait été prohibé à Vienne. » (MILLIX, Magasin encyclopédique, 1799, t. I, p. 393.) L’édition Dalibon (Paris, 1827), dit que l’original de cette lettre était dans la bibliothèque du prince de la Tour et Taxis.