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Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 2.djvu/70

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CHAPITRE IX.

Des filles.


LES filles, que l’on ne conduit que par le mariage aux plaisirs & à la liberté ; qui ont un esprit qui n’ose penser, un cœur qui n’ose sentir, des yeux qui n’osent voir, des oreilles qui n’osent entendre ; qui ne se présentent que pour se montrer stupides ; condamnées sans relâche à des bagatelles & à des préceptes, sont assez portées au mariage : ce sont les garçons qu’il faut encourager.


CHAPITRE X.

Ce qui détermine au mariage.


PAR-TOUT où il se trouve une place où deux personnes peuvent vivre commodément, il se fait un mariage. La nature y porte assez, lorsqu’elle n’est point arrêtée par la difficulté de la subsistance.

Les peuples naissans se multiplient & croissent beaucoup. Ce seroit, chez eux, une grande incommodité de vivre dans le célibat : ce n’en est point une d’avoir beaucoup d’enfans. Le contraire arrive lorsque la nation est formée.


CHAPITRE XI.

De la dureté du gouvernement.


LES gens qui n’ont absolument rien, comme les mendians, ont beaucoup d’enfans. C’est qu’ils sont dans le