tien ; et sache que je ne redoute rien que ton indifférence.
LETTRE lxiii.
e crois que tu veux passer ta vie à la campagne. Je ne te perdois au commencement que pour deux ou trois jours ; et en voilà quinze que je ne t’ai vu : Il est vrai que tu es dans une maison charmante, que tu y trouves une société qui te convient, que tu y raisonnes tout à ton aise ; il n’en faut pas davantage pour te faire oublier tout l’univers.
Pour moi, je mène à peu près la même vie que tu m’as vu mener ; je me répands dans le monde, et je cherche à le connoître : mon esprit perd insensiblement tout ce qui lui reste d’asiatique, et se plie sans effort aux mœurs européennes. Je ne suis plus si étonné de voir dans une maison cinq ou six femmes avec cinq ou six hommes ; et je trouve que cela n’est pas mal imaginé.
Je le puis dire : je ne connois les femmes que depuis que je suis ici ; j’en ai plus appris dans un mois que je n’aurois fait en trente ans dans un sérail.
Chez nous, les caractères sont tous uniformes,