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Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/125

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de le rappeler à ses intérêts ; mais cette populace devint si immense qu’elle ne pouvoit être instruite, avertie, ni corrigée.

Le Sénat étoit dans cet état qu’il n’étoit pas même défendu par ceux qui le composoient. Plusieurs, qui 5 vouloient faire fortune, agitoient le Peuple comme des tribuns, et la plupart avoient tant d’autres intérêts que ceux du Sénat y étoient sans cesse subordonnés. Quelques gens qui s’étoient distingués dans les fonctions civiles, qui avoient une fortune 10 bornée, étoient seuls les vrais sénateurs. Mais l’amour pour la République étoit devenu incommode. Tout le monde suivoit Sylla, Marius, César, Pompée, Crassus, pendant que Favonius et Caton restoient seuls à parler d’anciens usages et de loix1. i5

160-179. — Cela n’a pu entrer dans les Romainsa.

160* (2i83. III, f° 456). — « Le cens en lui-même ou le dénombrement des citoyens étoit une chose très sage: c’étoit une reconnoissance de l’état de ses affaires et un examen de sa puissance. Il fut établi par 20 Servius Tullius. Avant lui, dit Eutrope (livre Ier), le cens étoit inconnu dans le Monde. »

Ceci est une note que j’ai ôtée de mes Romains. Je voulois y ajouter: « Eutrope n’est guère judicieux quand il dit qu’avant ce prince le cens étoit inconnu 25 dans le Monde. >

1. Nota qu’on a mis à la page 456 d’autres fragments qui n’ont pu entrer dans les Romains. — Voyez la page 456.

2. Nota qu’à la page 16 est le commencement.