Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/132

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177* (220o. III, f 462).— Il n’étoit plus question de gloire militaire. Les Empereurs, occupés à Rome à faire condamner ceux qui leur étoient odieux, craignoient la moindre vertu distinguée. De ce 5 côté-là, ainsi, ils ôtoient tant qu’ils pouvoient la matière des triomphes. Ainsi, on ne voit que des guerres défensives ou arrêtées d’abord qu’elles furent offensives. Les généraux même ne se soudoient guère plus de gloire militaire: cela ne pou

10 voit les mener qu’à obtenir les ornements triomphaux, et cet honneur fut si souvent mal à propos refusé et mal à propos accordé, on l’accorda à tant de gens, surtout à ceux qui n’en étoient pas dignes, que l’on ne s’en soucia plus guère. D’ailleurs, les

i5 procurateurs de César ayant augmenté leur pouvoir, ils troublèrent les généraux dans leurs entreprises. Je suis persuadé que cette politique des Empereurs, depuis les victoires de Germanicus, pendant plusieurs siècles, fut cause que les Barbares, derrière

10 le Danube et le Rhin, reprirent leurs forces et se multiplièrent à milliers.

178* (2201. III, f° 463). — Probus, après avoir vaincu les Barbares, Francs, Bourguignons, Vandales, en envoya une partie en Angleterre, qui s’y 25 établirent et rendirent, dans la suite, de bons services aux Romains1.

Probus place en Thrace les Bastarnes, nation Scythe qu’il avoit vaincue, qui gardèrent la foi et

i. Zosime, livre Ier, page 390.