Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/141

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197* (1926. III, f° i50 v°). — Les Politiques grecs. — En effet, la science des arts qui sont de quelque utilité aux hommes qui vivent en société est subordonnée au grand art qui forme et qui règle les sociétés. 5

198* (1940. III, f° i55 v°). — Chez les Grecs et chez les Romains, l’admiration pour les connoissances politiques et morales fut portée jusqu’à une espèce de culte. Aujourd’hui, nous n’avons d’estime que pour les sciences physiques, nous en sommes uni- 10 quement occupés, et le bien et le mal politiques sont, parmi nous, un sentiment, plutôt qu’un objet de connoissances.

Ainsi, n’étant point né dans le siècle qu’il me falloit, j’ai pris le parti de me faire sectateur de i5 l’excellent homme l’abbé de Saint-Pierre, qui a tant écrit de nos jours sur la Politique, et de me mettre dans l’esprit que, dans sept ou huit cents ans d’ici, il viendra quelque peuple à qui mes idées seront très utiles, et, dans la petite portion de ce temps 20 que j’ai à vivre, de faire pour mon usage un emploi actuel de ma modestie.

199* (1871. III, f° 1 1 3). — On a, dans notre siècle, donné un tel degré d’estime aux connoissances physiques que l’on [n’] a conservé que de l’indifférence 2b pour les morales. Depuis les Grecs et les Romains, le bien et le mal moral sont devenus un sentiment plutôt qu’un objet de connoissances.

Les Anciens chérissoient les sciences ; ils protégeoient